En Algérie, après 50 semaines d’action, le mouvement Hirak est toujours dans la rue. Plus d’un mois et demi après la présidentielle et l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune, les revendications restent les mêmes.
Les manifestants sont moins nombreux, dans les cortèges, qu’au début du mouvement, au printemps, ou au moment des dates marquantes, comme le 1er novembre, anniversaire du début de la guerre d’indépendance. Mais pour Brahim Oumansour, chercheur à l’IRIS, le Hirak évolue et fait émerger une dynamique, des coalitions, des plateformes qui mènent des réflexions sur son avenir, et sur les moyens de mobilisation.
Le nouveau chef de l’État a récemment promis, lors d’une rencontre avec des médias algériens, de répondre aux revendications du mouvement. Il a par ailleurs mis en place un comité d’experts, pour préparer une réforme de la Constitution et entamer des consultations, avec des personnalités politiques.
Reflet de la société avec ses contradictions
Face à cela, les contestataires réagissent assez diversement. Pour certains, le président n’étant pas légitime, le changement ne peut en aucun cas passer par lui. En fin de semaine dernière, par exemple, des assises du Pacte pour l’alternative démocratique se sont tenues à Alger. Il rassemble notamment deux partis d’opposition, ainsi que la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et le Rassemblement action jeunesse. Ses membres appellent à une transition démocratique, et à la tenue d’une conférence nationale, indépendante du système.
Certains partis d’opposition se disent, en revanche, prêts à dialoguer avec le pouvoir. C’est le cas de la formation Jil Jadid, par exemple. En fait, comme le rappelle le chercheur Brahim Oumansour, il n’y a pas d’unité, au sein du Hirak qui reste le reflet de la société, avec ses contradictions.
RFI