Le 25 août 2017, le monde a été témoin du début du déplacement forcé de plus de 750 000 Rohingyas de l’État de Rakhine au Myanmar, fuyant la violence et la persécution de l’armée birmane. La grande majorité d’entre eux se sont installés temporairement dans le district de Cox’s Bazar au Bangladesh, tandis que d’autres ont fui à travers la région.
Cinq ans plus tard, et malgré les efforts internationaux et les appels lancés au Myanmar pour créer les conditions de leur retour dans leur patrie, l’avenir des Rohingyas reste incertain.
Le Bangladesh, en particulier, accueille des Rohingyas depuis des décennies et, depuis 2017, a déployé des efforts considérables pour assurer leur protection et fournir un abri et une aide humanitaire vitale à près d’un million de réfugiés rohingyas. Alors que l’UE continuera – également par le biais d’organisations internationales – à soutenir le Bangladesh dans sa réponse fondamentalement humaine et louable à la crise, cinq ans plus tard, la fourniture de l’aide humanitaire à elle seule atteint ses limites. Il est également nécessaire d’identifier et de mettre en œuvre des solutions provisoires plus durables répondant aux dimensions humanitaire, de développement et de paix de cette crise, en attendant leur retour. Dans ce contexte, l’UE continuera à soutenir le dialogue international pour les efforts de paix et de réconciliation.
Des crimes épouvantables, y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité signalés, ont été commis contre les Rohingyas et les personnes appartenant à d’autres minorités au Myanmar. Ces crimes appellent des comptes. Aujourd’hui, la même direction militaire responsable des crimes contre les Rohingyas dirige la junte du Myanmar. L’UE réitère sa ferme condamnation du coup d’État du 1er février 2021 et des graves violations des droits de l’homme commises par les forces armées du Myanmar contre l’ensemble de la population du Myanmar depuis lors. L’UE exprime son soutien sans équivoque à l’ensemble de la population du Myanmar, y compris les Rohingyas et les autres minorités, et à leurs aspirations démocratiques.
L’UE continue de plaider en faveur du retour sûr, durable, digne et volontaire des réfugiés rohingyas dans leur lieu d’origine et de soutenir les travaux du mécanisme d’enquête indépendant pour le Myanmar afin de garantir l’entière responsabilité des crimes commis à leur encontre. S’attaquer aux causes profondes de cette crise prolongée, y compris les abus systématiques subis par les centaines de milliers de Rohingyas restés dans l’État de Rakhine, doit rester une priorité internationale. À cet égard, l’UE soutient pleinement les travaux de la Cour internationale de justice.