Lundi, un panel de haut niveau a mis en garde contre les difficultés économiques issues de la pandémie mais souligné que la crise offrait l’opportunité de reconstruire les économies de l’UE.
En ouverture de la semaine parlementaire européenne
2021, qui réunit des eurodéputés et des parlementaires nationaux afin
de débattre de la gouvernance économique de l’UE, le panel a rassemblé
le Président du PE et du Parlement portugais, ainsi que les dirigeants
du Conseil européen, de la Commission européenne, de l’ONU, du FMI et de
la BCE.
Le Président du PE, David Sassoli, a
déclaré que la crise issue de la pandémie était la conséquence directe
d’un système économique fondé sur l’exploitation maximale des ressources
et que cela mettait plus que jamais en lumière la non-durabilité de ce
modèle économique. Il a ajouté que les finances de l’UE ainsi qu’une
refonte des instruments de gouvernance économique seraient des facteurs
importants pour la relance et la transformation économiques de l’UE.
Le Président du Parlement portugais, Ferro Rodrigues,
a également souligné la nécessité de revoir les instruments de
gouvernance économique de l’UE afin d’éviter de tuer la relance de
l’Union. Il a également souligné la nécessité de progresser au niveau de
l’UE sur le socle européen des droits sociaux, affirmant que la
pandémie avait exacerbé l’exclusion sociale de façon significative.
Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a
évoqué les dangers d’une reprise inégale suite à la crise au niveau
mondial, déclarant que le déploiement des vaccins indiquait déjà que les
inégalités seraient importantes. Il a également souligné que les
objectifs climatiques devaient rester très élevés dans l’agenda mondial,
rappelant que la menace du changement climatique n’avait pas disparu à
l’arrivée de la pandémie.
La Directrice générale du FMI, Kristalina Georgeva,
a mis en garde contre les redressements inégaux entre pays, notamment
au sein de l’UE. Elle a affirmé que si rien n’était fait, cela pourrait
entraîner de grandes divergences en 2021 ainsi qu’une plus lente
convergence des économies pendant des décennies. Par ailleurs, elle a
mis en garde contre une réduction prématurée des politiques
accommodantes et déclaré que de telles politiques budgétaires de soutien
devaient être accompagnées de réformes structurelles afin de rendre les
économies plus vertes et plus numériques.
De plus, le Président du Conseil européen, Charles Michel,
a estimé que les économies de demain, qui émergeront après la pandémie,
devaient être construites autour des priorités climatiques et
numériques. Il a aussi affirmé que les fonds et les politiques de l’UE
créés pour faire face à la pandémie devaient également être conçus en
fonction des besoins de la jeune génération qui souffre
considérablement.
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
a souligné le potentiel des fonds européens de Next Generation EU,
affirmant qu’ils pourraient être essentiels pour façonner des économies
européennes plus vertes, plus numériques et plus inclusives. Elle a
ajouté que les parlements nationaux devaient jouer un rôle constructif
pour transformer ces fonds européens en croissance locale.
La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a souligné l’importance de continuer à protéger les économies tout en travaillant à leur transformation. Elle a aussi insisté sur l’importance de Next Generation EU et le fait que le niveau national devait jouer son rôle.